Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE BLOG DE DANI D'ART
LE BLOG DE DANI D'ART
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 59 153
27 novembre 2010

Cure Thermale à NERIS-LES-BAINS du 5 au 25 Octobre 2010

 

Départ à midi en train.  Frugal,  mais délicieux petit repas, pain complet grillé, fromage, moutarde, pomme. Rien dans ce train, pas de vendeur ambulant, et par conséquent pas de café ; tant pis ! 

Le train roule, roule, paysages mornes, gris, tristes et la pluie vient délaver le tout,  et le froid s’installe dans la voiture. Je somnole, je décompresse après des instants difficiles, des moments d’angoisse.

Le train roule, roule, roule, on annonce VIERZON et évidemment c’est la chanson de Jacques Brel qui fait surface, cette ville inconnue qui m’a toujours intriguée... « T’a voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon. »...Jacques Brel semblait excédé et il a du céder. J’aurais aimé le questionner,  pourquoi la dame voulait tant voir cette ville ? Un ancien amoureux, une spécialité culinaire... Je souris à ce souvenir de jeunesse, (à cette époque je chantais Jacques Brel, Jean Ferrat, Barbara...), en pensant rencontrer un regard amusé par le même souvenir mais non, les uns dorment, c’est l’heure de la sieste, les autres,  mots croisés, musique. Je regarde fixement par la fenêtre, rien, rien de particulier n’attire mon attention ; j’ai promis de ramener un paon  à mon amie,  elle rêve ! Une plume tout au plus, mais morne plaine, rien à l’horizon.

Le soleil brille timidement, on traverse des gares, les voitures se vident et je reste seule avec une dame à qui je pose une question dont j’ai la réponse ; chacun sa méthode  pour une entrée en matière. Elle est agréable et la conversation glisse sur Neris et son Ets thermal, sur les soins, les dépressions de plus en plus fréquentes de nos jours. Le sujet est vaste, elle est intarissable et moi aussi. Le temps passe très vite et on annonce MONTLUÇON, terminus.

A partir de ce moment  va commencer pour moi, un marathon ; je dois rejoindre Néris en car à 7 km, trouver mon appartement, et me rendre à une  consultation chez le médecin des Thermes afin de commencer ma cure le lendemain.

Au lieu du ¼ h d’attente pour avoir mon car Montluçon /Néris, on me précise : non Madame,  le car arrive dans 1 heure. Pas de salle d’attente, pas de consigne, pas de petites boissons réconfortantes (un bon café, par exemple), même pas une chaise !!! Allons, allons me dis-je, tu es une femme ou une mauviette. Je cale soigneusement mes bagages dans un coin, je fais quelques pas, petits exercices d’assouplissement.  En 30 secondes je suis à l’Opéra et je danse sur les pointe, j’écoute de la musique mentalement ; il était temps, le car est là, je laisse les tutus, les chaussons, la musique et je me précipite sur le chauffeur. Je m’apprêtais à l’embrasser sur les 2 joues, à lui dire que je suis heureuse de vous voir, quand je m’aperçois que c’était une frêle jeune fille qui allait conduire notre véhicule immense. Ma joie est retombée nette, j’ai pensé,  elle va nous tuer !! « Veuillez payer votre place me dit-elle, 2€, » mais avec plaisir et j’ajoute inquiète, ce n’est pas trop dur pour vous de conduire un si grand car ? « Je ne sais pas c’est la première fois ! ». Je n’ai pas demandé mon reste, je me suis installée  en vérifiant que j’avais correctement attaché  ma ceinture. Moteur et je demande : mais où sont les voyageurs ? « Vous êtes seule me répond la conductrice ». La j’ai failli avoir un malaise, j’ai pensé que je servais de cobaye pour le 1er voyage de la demoiselle, il y a toujours des gens sacrifiés,  je suis inscrite sur toutes les listes.

On traverse une rue de Montluçon et tout à coup le car s’engage à gauche alors que  je vois la direction Néris indiquée à droite. Je m’écris : vous vous trompez de direction, c’était à droite « mais non ! Me dit-elle, je dois faire un ramassage scolaire du côté opposé ; on va y arriver ;  ne craignez rien « (il faut bien rentabiliser la ligne, moi toute seule pour un  voyage à 2€, ça ne va pas remplir les caisses) je voyais l’heure tourner, j’en aurais pleuré, le médecin ne va pas m’attendre !

On s’arrête devant le collège, il a fallut attendre que ces adolescents appellent leurs copains et copines : « viens, il est là, viens, il est arrivé! », et je me suis retrouvée accompagnée de cette belle jeunesse nérisienne, joyeuse, bruyante, identique à la parisienne, écouteurs aux oreilles, chew gum à la bouche....Etant complètement impuissante, je me suis dis, ça ne sert à rien de t’énerver, d’autant plus que la conductrice était certainement un peu shootée aux vapeurs de Lithium, cool, cool. Il fallait voir comment elle négociait ses tournants en épargnant le moindre brin d’herbe.

Enfin nous arrivons à la maison du Tourisme. La conductrice, en riant, m’annonce : mais non, ce n’était pas mon premier voyage, au plaisir de vous revoir, bon séjour à Neris. La coquine !!

Je m’aperçois que d’années en années, je ne change pas, malgré ma fatigue je suis prise d’une frénésie pour engranger  tous les dépliants qui m’intéressent, les visites, les plans, comment se divertir à Neris (tout un programme) ,  etc. ...Je trouve enfin mon appartement, mon propriétaire me dit  « je vous ai vu passer mais je ne savais pas que c’était vous » (dans Neris désert, une jeune femme de mon âge tirant une valise très lourde, ce ne pouvait être que moi !...). Ce charmant Monsieur m’aide à monter mon bagage; et après les formalités d’usage, je laisse tout au milieu de la pièce et je courre chez le médecin, juste à côté.

 

Salle d’attente bondée, la spécialiste, la quarantaine commence par me poser des questions du genre « mais comment ça vous est arrivé ? » (Nous parlons de la dépression) ; je vais tout vous dire et je lui tend 4 feuillets tapés sur l’ordinateur en précisant : « quand vous aurez lu ces papiers vous saurez tout sur le désespoir de ma vie ». Alors m’attendant à ce que le médecin, apitoyé par les drogues avalées pendant 10ans, me propose un lavage d’estomac, elle s’écrie : « ça alors, vous êtes drôlement organisés, vous les parisiens, tout est tapé c’est pratique ! ». Je me retiens de rire, le texte l’avait impressionné, il n’en fallait pas beaucoup plus pour émouvoir la petite dame. Examen rapide  pour conclure : « vous savez, me dit-elle, il y a beaucoup de gens qui vivent très bien avec une bipolarité ; j’ai eu envie de lui répondre, et bien, je leur donne la mienne avec plaisir pour qu’ils vivent encore mieux...

 

 

Tradition millénaire

"Les eaux minérales ont peuplé l'Olympe de nouveaux Dieux et la terre de villes nouvelles"

Ces paroles de PLINE, prononcées il y a 2000 ans sont toujours d'actualité. L'histoire de Neris est liée à celle de sa source et de ses habitants. Hier, le sacré - aujourd'hui et demain, le médicament et la ville d'agrément. (Quelle merveilleuse  conclusion, là vous me voyez rire, c’est savoureux)

S73F2163

 

S73F2160

 

 

 

 

L'entrée de l'Ets thermal

 

 

L’ETABLISSEMENT THERMAL - Les soins

Un peu d’histoire : découverte par les Celtes, exploitée par les Romains depuis le 1er siècle de notre ère, l’eau de Néris-les-Bains, connue  depuis plus de 2 400 ans, est l’une des plus anciennes utilisées en France.

Je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance des bienfaits exceptionnels du LITHIUM.

Lithium : médicament destiné au traitement des troubles de l’humeur et du comportement. 

Grâce à la forte teneur de son eau en Lithium, Neris,  peut vous aider, en autres,  à mieux dormir, à vous calmer, à faire de beaux rêves en quelque sorte.... Les miens je les ai plutôt trouvés dans la musique, je me suis réveillée un jour,  à 2h du matin, les lèvres collées sur mon I Pod, il y a fort à parier, ce n’était pas lui que j’embrassais !

1er jour : je découvre l’ Etablissement thermal, construction 1826. Accueil, on m’établit mon Planning et je passe à la lingerie où l’on me remet « ma carte linge » Il fait froid donc j’ai un manteau assez chaud et qui dit manteau chaud, dit manteau volumineux(sauf le cachemire, évidemment. On me met sur les bras un grand peignoir de bain blanc, une ceinture blanche, 2 serviettes de toilette blanches, le tout entortillé dans un cintre blanc et l’on me précise : vous vous déshabillez dans une cabine, vous verrouillez la porte en entrant ; vous mettez vos vêtements sur le cintre et vous sortez de l’autre côté ; puis vous mettez le cintre et les vêtements dans un casier et vous fermez avec une pièce de 1€ rien d’autre, pas de jetons plastiques. Vous emportez le bracelet, n’oubliez pas votre planning (précieux sésame).
Epreuve du Vestiaire
ÇA C‘EST LA THEORIE mais vous allez voir ce que ça devient en pratique.
Je reviens à la case départ, on me met le précieux paquetage sur les bras, plus mon sac, plus le sac du parfait curiste offert par Néris. Trois pas et vlan tout dégringole, trop lourd, trop volumineux. Je rassemble le tout comme je peux et j’essaie de trouver une cabine libre, occupée ! Occupée ! Je m’impatiente et je me précipite enfin sur la cabine qui vient de s’ouvrir en semant mes vêtements dans le couloir ; on aurait pu me suivre à la trace. Vite je rentre et il est indiqué sur la porte, verrouillez ici, c’est-à-dire baissez un loquet dans un bruit d’enfer ; il ne faut pas oublier également le bruit des portes, assourdissant,  qui claquent sans cesse avec les allées venues des curistes. Là j’ai eu peur, le paquetage, le bruit qui ressemblait étrangement à des portes de prison, c’était trop, j’étais sur qu’on allait me dire vous en prenez pour une journée. Sur mon planning, je vérifie, ciel,  1er bain dans 5 mn.
Je suis épuisée avant de commencer, je passe à la vitesse supérieure, déshabillage à 100 à l’heure, je fourre tout dans mon sac, ceinture du peignoir qui ne tient pas, (pas de passants sur le peignoir pour cause de laverie),  la pudeur ce sera pour une autre fois, je sors coté casiers et là c’est l’apothéose, comment rentrer le tout dans un espace minuscule. Je rajuste pour la 3ème fois la ceinture et enfin, à coups de poings, je ferme la porte, pièce, et, help ! Au secours ! , je m’énerve tout en gardant mon humour : « qui peut m’aider à retirer la clé, j’ai mis ma pièce et rien à faire ». Deux personnes sympas accourent : ah ! Ne vous en faites pas, beaucoup ne fonctionnent pas. Devant mon désarrois, la dame me dit, on va prendre celui-ci, je vous montre et effectivement, il fallait le connaître,  le code du parfait plieur,  pour savoir ranger son linge d’une certaine façon et,  à l’aide de votre flair,  repérer les casiers cassés, rien ne se voit à l’extérieur. Je vous fais grâce des grossièretés que j’ai dites : ne vous en faites pas on est tous passés par l’épreuve du Vestiaire!!
Ouf, la porte est enfin fermée, et en maintenant ce sacré peignoir, je me présente à l’heure devant le personnel de soins pour m’entendre dire : « ce n’est pas ici Madame, c’est de l’autre côté, vous êtes dans la mauvaise aile ». Curieusement, je suis calme mais  j’attrape un fou rire terrible.  J’ai donc remonté les marches, tourné à droite, puis à gauche, redescendu quelques marches pour me trouver enfin devant le bain  n° ... « Vite, madame, vous êtes en retard » ; je suis épuisée et je pense que c’est peut être normal de faire un parcours du combattant pour mériter un délicieux bain au Lithium.
La petite salle de soin est sinistre, lumière blafarde, baignoire appelée « le tombeau ». Trois marches pour accéder à cette baignoire en profondeur avec sticks antidérapants, motif « la mer », étoile, poisson, etc... ; Je descends la première marche et je pousse un cri en la remontant en arrière, la soignante s’étonne,
-  ne craignez rien, descendez,
-  je veux bien, si vous retirez le poisson qui est là et je montre le fond de la baignoire ; 
-  vous rigolez ou quoi, où vous voyez un poisson, c’est impossible, on n’est pas à la plage ici, elle s’approche près de moi pour voir l’objet de ma crainte et me dit « mais voyons c’est un thermomètre en forme de poisson, je reconnais qu’il est très ressemblant ». 
Ouf,  j’ai eu gain de cause et je rentre enfin dans ce bain. Il n’est pas très tentant, d’emblée, l’eau ne me plaît pas. La soignante retire le thermomètre et me dit allez, essayez de vous détendre, je reviens vous voir.
 Ce n’est pas marrant d’être seule dans une baignoire (vous allez me dire qu’on est rarement en groupe dans une baignoire). J’inspecte la salle, la vasque qui éclaire la pièce me fait penser immédiatement au tombeau d’Aida, tout y est, le décor est planté, le fiancé dans un coin pleure la bien aimée qu’il pense ne plus revoir. A cette époque on savait tout sacrifier pour un amour. Les trompettes sonnent et tout à coup, j’envisage un suicide dans cette baignoire horrible. Je m’allonge bien au fond, je ferme les yeux en attendant ma mort prochaine ; après 20 mn, la dame entrant dans la cabine, me dit : « bon on dirait que ça va mieux » alors maintenant je vous donne ce tuyau, genre tuyau d’aspirateur avec un jet puisant et chaud, vous vous en doutez, un jet au lithium ; vous allez passer le jet sur le sternum, entre les 2 seins, pendant 3 mn. Il y a mieux comme câlins !  Je me lasse très vite de cet exercice ; pour diversifier le plaisir je passe le jet un peu sur le sternum, un peu sur l’abdomen, et je recommence. Seulement voilà, fatiguée par la monotonie du geste, je m’assoupis 30s et je relâche la pression de ma main si bien que je reçois le jet en plein visage, je bois la tasse, breuvage infect, mes cheveux sont trempés, je tousse....et je suis bien réveillée. Je n’en peux plus. Je sors enfin de ce tombeau, déçue d’avoir ratée mon anéantissement.... direction le 2e bain.
Là, rien à voir avec le 1er, je suis au rez-de-chaussée, cabine claire, tomettes d’un marron dégradé, et surtout belle baignoire moderne à la façon des Ets de thalassothérapie. Mon moral remonte, je discute, je rentre dans une eau toujours Lithiumée, sans parfum, je m’allonge et tout doucement des petites bulles irisées naissent et avancent vers moi, grossissent et viennent me chatouiller ; mais c’est quoi ça ? Je les avais confondu avec des petits brillants. J’aime ce bel environnement et je me plais dans cette baignoire, je m’enfonce jusqu’au cou et dans ma tête, la baguette du chef d’orchestre se lève,  la merveilleuse musique  d’Anton DVORAK envahit la pièce. Je peux vous dire qu’avec le bruit infernal de la machinerie il faut arriver à intérioriser la Symphonie n° 8 et n’entendre plus qu’elle. Je me balance doucement, la tête dans les nuages, j’échafaude des plans, des lettres passionnantes,  je remercie Anton pour son talent et quand la soignante rentre, je suis tout sourire ; elle s’étonne et j’explique, j’ai rencontré ici un ancien ami Anton Dvorak,  je suis ravie de le revoir ; je vous comprends, me dit la dame,  les amis il n’y a qu’ ça de vrai !!! A bon entendeur, salut. 
Après ce deuxième bain,  je descends au sous-sol pour y recevoir un jet de 3 mn, assez puissant appelé « le karcher »
Je retourne dans la galerie, petite salle d’attente, grande discussion sur les bains, « vous savez me dit une dame quand vous aurez eu  3 semaines de bains, vous serez en forme pour toute l’année »! Mais alors, à ce régime là,  Neris va faire faillite ; l’assemblée s’esclaffe et je suis satisfaite.
Et enfin, dernier soin, un massage sous une pluie fine d’eau thermale. Les masseurs sont espagnols, après leurs études ils n’ont pas de travail dans leur pays et signent un contrat avec Neris. Ils parlent un français approximatif mais sont extrêmement sympathiques et compétents.
Je termine enfin cette première matinée de soins, un peu démoralisée, je m’attendais à des bains en couleurs, de là mousse partout et surtout des parfums enivrants mais non, l‘eau thermale ne supporte pas le savon, le parfum .... c’est triste !
On me dit, vous verrez, au bout du 4e jour, vous serez épuisée,  (belle perspective). Au bout de 3 semaines,  je n’ai pas été fatiguée mais plutôt assez enragée, avec une folle envie de reconstruire la ville, de mettre des peignoirs de bain en couleurs, des cabines de soins plus modernes. Mais, on n’est pas ici pour faire du tourisme !
Dans cette ville, calme, silencieuse, il n’y a personne dans les rues, aucun passant, 2 magasins, pas grand chose. Comment vais-je tenir trois semaines ? Où sont les 1300 curistes ? Je pense qu’ils dorment épuisés par les soins ou drogués par le Lithium. La seule qui s’agite dans les rues, c’est moi, moi qui pense, moi qui m’interroge.  Je fais le tour, on m’explique,  l’Ets thermal est dans une cuvette et les rues adjacentes grimpent, assez raide ; Vous en prenez une et là-haut vous trouverez des commerçants, un marché.... Sauvée, enfin, la civilisation est là, je vais pouvoir faire du lèche vitrines, quel bonheur ! Je défie quiconque d’avoir été aussi vite que moi pour grimper, à la vitesse de l’éclair, une des rues piétonnes qui mènent à la rue commerçante. Et  alors, là, pitié, rien d’affriolant, c’est désespérant, pas de boutiques Hermès, Dior, pas de caviar à déguster à la louche, pas de poularde farcie au foie gras. Non, je plaisante, je souhaitais simplement un peu de lumière, une petite animation. Mais, ce jour là, je ne savais pas encore qu’un trésor était caché pas loin.
Donc, résignée, je redescend la rue lentement,  et je rentre dans la Villa ou Mr et Mme B. louent plusieurs appartements très bien agencés, tout est prévu depuis la batterie de cuisine, terrasse, chambre agréable, jolie salle de bain ou je m’attarde avec mon savon personnel qui ne sent pas le Lithium (au fait, je réalise, soudain,  je fais un rejet de ce Lithium pour une raison bien précise, chut !  je le dirai personnellement à tous ceux qui m’en feront la demande).
Un peu par désœuvrement, je tourne dans l’appartement et je découvre quelques perles, des petits mots gentils apposés dans toutes les pièces. En voici un échantillon :
- vous souhaitez un séjour agréable et sans bruit, alors respectez ceux qui vous entourent (la plupart des appartement sont occupés par des femmes seules, il faut mettre de la bonne  volonté  pour danser le rock, ou le flamenco avec claquettes, sans partenaire) ;
- A votre départ, l’appartement doit être laissé propre et en ordre. Vous devez remplacer ce que vous cassez, Merci et bon séjour (j’ai pensé, où trouver les objets à remplacer, vu les boutiques inexistantes à Neris, alors j’ai pris grand soin de la vaisselle, moi qui ne casse jamais rien, je n’aurais pas eu de chance).
- Les compartiments à glace du Frigo ne sont pas des congélateurs (qui l’eu cru !). Eviter de pousser le thermostat qui ne fera que déposer une épaisse couche de glace, difficile à dégivrer, merci. Je n’avais pas vraiment envie de me retrouver dans une banquise, il commençait à faire froid dehors.
- Pour le repos de tous, veuillez mettre vos pantoufles (j’ai constaté qu’il n’avait pas été précisé « pantoufles de vair de Cendrillon », « pantoufles du Père Castor pour raconter des histoires, » ou «  petits chaussons adorables tricotés avec amour par une gentille grand-mère etc. ....Ce manque de précision a du poser beaucoup de problèmes aux locataires.
- J’en passe et je termine par la salle de bain : ATTENTION, WC A Broyeur, interdiction absolue de jeter dans la cuvette des corps durs, risque de blocage et d’inondation ;  quel genre de corps durs peut-on jeter dans une cuvette  ? Je n’ai pas encore compris mais ceci dit, j’ai trouvé  ces billets fort sympathiques, et amusants.
Je ne voudrais pas oublier de remercier la personne généreuse qui a mis dans une petite coupelle quelques chocolats. Le premier soir, un lundi, il m’a été précisé, le lundi tout est fermé, autour des thermes, rien, pas le moindre petit morceau de pain, pas une vieille pomme ridée. Heureusement, dans le fond de mon sac, j’ai trouvé un morceau de pain, quelques infusions. Alors bien installée, un œil distrait vers la télé, j’ai dégusté ce diner, agrémenté des chocolats ; ils avaient un goût délicieux, je n’en ai pas laissé un seul ! Merci.
Mes propriétaires ont également une aimable habitude. A l’heure d’un apéritif,  ils réunissent tous les locataires autour d’une bonne bouteille pour se présenter, et nous permettre de nous reconnaître lors de l’attente des soins. J’ai trouvé cette idée charmante, entre deux fantômes blancs, j’ai pu crier : « coucou comment allez-vous ? ». Merci.
LA BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE
Poussée par le souhait d’avoir accès à ma messagerie, je me renseigne, je ne trouve pas la bibliothèque. Cachée au pied d’un supermarché, la voilà enfin. 
Lieu très accueillant, avec de nombreux livres pour enfants. Gilles, bibliothécaire et Isabelle sa collaboratrice me font faire le tour du propriétaire, puis on régularise mon adhésion.
Cet endroit a été autrefois, créé par des mamans pour donner le gout de la lecture à leurs enfants. Aujourd’hui, c’est un lieu qui vit grâce à l’achat de 200 livres par an et au renouvellement de 1000 livres tous les 6 mois, des expositions, des adhérents, des curistes.
Comme toutes les bibliothèques c’est un lieu d’échanges, de rencontres (en tout bien tout honneur), de passages de scolaires, d’expositions (l’une des dernières,  les nids d’oiseaux).... c’est vraiment mignon.
On se sent bien dans ce lieu, calme, silencieux, l’air y est léger, l’ambiance chaleureuse.
Gilles, veille à tout d’une main de maître et entre autre,  au prêt de 2 ordinateurs. La règle ; 1/2h renouvelable une fois s’il n’y a pas d’attente.
L’attente, elle est toujours présente, et Gilles,  tel le propriétaire des lieux déloge gentiment ceux qui s’incrustent, ceux qui font semblant de ne pas avoir de montre. Alors Gilles et Isabelle, je vous incite à demander au Père Noël une pendule façon coucou suisse qui pourrait passer sa tête par la petite porte du chalet et prévenir : « Attention plus que 5 mn !...» Comme ça pas de tricheries, pas de stress !
En ce qui me concerne, j’ai été une curiste particulièrement gâtée. Après quelques hésitations, une initiation sur PC par Isabelle, j’ai réussi à travailler un peu.
Quand les ordinateurs sont pris vous pouvez vous rabattre sur les livres, les revues, le petit papotage ou essayer de connaître la vie des moineaux .....J'y ai lu deux livres qui m'ont beaucoup instruite, j'ai bénéficié d'une prise USB pour recharger mon fournisseur de musique. Merci
Ce qui est très amusant c’est d’observer Gilles quand une personne rentre pour s’inscrire. Il se lève immédiatement, grandit de quelques cm,  Bonjour Madame, Monsieur, nous allons faire le tour,  tel un père de famille qui présente sa couvée, il montre les rayons... ici les nouveautés, là les romans pour adultes, là les livres de Sciences fictions, la géographie , les guides touristiques, etc. .. Et aussi, les bébés lecteurs, enfin tout ce que l’on peut trouver dans une salle de lecture. Il est impossible de ne pas s’apercevoir de l’amour de Gilles pour les livres, de cette attirance. Je pense que son bonheur et sa joie communicative  font que la Bibliothèque  de Neris est particulièrement chaleureuse. Heureusement elle ne ressemble en rien à la ville. On voit du monde, on discute sur le devenir des bibliothèques, J’ai vu Isabelle préparer une expo pour les enfants, des jolis livres, des accessoires, des petits coussins confortables. En plus,  elle aide les jeunes à l’apprentissage de l’ordinateur. Elle m'a également appris, à ma demande d'une petite initiation sur les moineaux , que les moineaux de Néris étaient plus agressifs que ceux de Paris ( j'aurais cru le contraire), Merci Isabelle.
Je confesse que dans la tristesse de cette ville, la Bibliothèque a été pour moi un lieu intéressant, distrayant. réconfortant. Toujours en courant, j’essayais d’être la première, je m’y suis sentie bien, j’ai rencontré des curistes, nous avons échangé nos impressions sur, sur,  le Lithium évidemment.
Et puisque qu’on se dit tout,  j’ai un peu triché sur le temps d’occupation des ordinateurs, j’ai rempli correctement ma feuille de présence et après 3 semaines d’assiduité à Neris c’est ici que j’ai vu, pour la première fois, le dernier jour, des enfants,  ; incroyable mais vrai ! Peut être qu’on ne sait pas faire les bébés à Neris.
Il faut bien que ces bibliothécaires se reposent, alors il y a des jours de fermeture. C’est très dur pour moi et une curiste m’incite à me promener autour du lac, à faire des excursions.
S73F2228
 
Non,  ce n'est pas le Monstre, simplement des petits canards !
S73F2230
Le Lac désert !
Effectivement, le paysage autour du lac est plaisant, beaucoup de petits canards, il fait beau, une eau verte teintée par le reflet des arbres mais je réalise soudain, une fois de plus,  je suis seule, pas âme qui vive, danger, je rebrousse chemin  et j’ai cru apercevoir en me sauvant, au milieu de l’eau « le monstre du Loch Ness ». Ce n’est peut être que le fruit de mon imagination mais j’ai eu un peu peur.
S73F2246
                                            A Vichy, l'Hôtel de Mme de Sévigné (une ancêtre à moi)
J’ai également fait une excursion à Vichy, très jolie ville, architecture intéressante, à revoir en été, il faisait ce jour là un froid épouvantable.
S73F2278
La petite ville d’Hérisson avec son château en ruine et la Cité médiévale de Montluçon.
S73F2209
    Voulez-vous dansez ! grand-mère, tout comme au bon vieux temps !
quand vous aviez vingt ans!
J’allais oublier de vous dire, l’attraction principale de Neris, des Bals, beaucoup de bals, une liste de bals affichés sur la porte du Casino. Dommage pour vous, je suis sure que j’aurais eu des anecdotes intéressantes à vous raconter, mais  j’ai dédaigné cette distraction.
Comme j’essaie de toujours comprendre, j’en ai conclu : les curistes font leurs soins le matin, ils dorment tout l’après midi, ils dinent, troquent leurs sandales en plastic pour des chaussures à talons hauts et à nous les valses, tangos, les danses d’antan. Je comprends pourquoi les rues étaient désertes CQFD.
Alors si vous êtes tenté par une cure à Néris-les-Bains,  je veux bien vous donner tous renseignements complémentaires impossibles à relater ici. 
.Je vous ai tout dit mais pour les irréductibles j’ajouterai :
« Ne vous basez pas sur mes écrits, je  suis simple, mais j’aurais aimé un bel environnement, des couleurs gaies, de la musique dans les couloirs des Thermes, des vendeurs ambulants distribuant petits cafés avec petits gâteaux et surtout,  pour changer des peignoirs de bain blancs, qui font que les curistes ressemblent à des moines errants, des belles tuniques romaines attachées sur l’épaule  par une pince en laiton, Là CE SERAIT GRANDE CLASSE !
Paris le 27 Novembre 2010
Danielle DARMON
S73F2163
S73F2250

 

L'Hôtel des Parcs à Vichy

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Petite cachotière vous ne m'avez jamais dit que la 1ère cure était à Néris, Mireille m'a dit ça. C'est ma région natale j'ai bien retrouvé l'auvergne dans votre récit. Mireille et moi sommes impatiente de connaitre le nouveau récit bizzzzzzzzzzzzz
Répondre
D
Bonjour Danielle,<br /> <br /> <br /> Je faisais des petites recherches sur Néris et je suis tombée par hasard sur votre blog.<br /> <br /> J'habite la région parisienne mais j'ai vécu toute mon enfance à vichy et suis donc allée en cure à Néris dans les années 70 et 80, pour des problèmes de nerfs (enfant très nerveuse).<br /> Même si ça a beaucoup changé (jy ai fait un passage rapide en 2003), j'aimerais bien y retourner un jour.<br /> Ayant vécu dans une ville d'eau et ayant fait des cures, j'adore tout ce qui a attrait au Thermalisme et plus particulièrement, le thermalisme de la région Auvergne.<br /> <br /> Et j'ai de très bons souvenirs de mes cures à Néris (j'étais la seule enfant dans les créneaux horaires où je prenais les bains, les parties de mini-golf dans le parc des arènes, les promenades, l'ancienne gare, le viaduc, les parcs, la visites des 3 établissements thermaux à l'époque, les petits détours à Montluçon).<br /> <br /> Bien à vous.
Répondre
B
Bonjour,<br /> <br /> A l'âge de 5, 6, 7, 9 et 12 ans, j'ai effectué des cures à Néris.<br /> <br /> en lisant votre témoignage, je vois que l'établissement thermal a bien changé : dans les années 1970, j'avais une "soigneuse" attitrée et je me déshabilais en cabine. A la fin du bain, dans une eau à 33°c je crois, la "soigneuse" (moi,je l'appelai "baigneuse")venait avec un grand panier en osier contenant un peignoir tout chaud et des serviettes.<br /> <br /> Je prenais mes bains dans la Galerie des Dames et la Galerie des Hommes et les baignoires étaient creusées à même le sol, uatrement dit "baignoires romaines", en forme de "L". <br /> <br /> Etant enfant, je n'avais le droit qu'aux bains et non au forfait complet, à savoir à l'époque : bains, massage sous l'eau et douche au jet au Petit Etablissement, désormais le Pavillon César".<br /> <br /> Vous y êtes allée à l'automne, normal que c'eut été "mort". En hiver, y'a rien à faire non plus. J'ai fait mes cures en été et la vie battait son plein.<br /> <br /> Béatrice
Répondre
A
Avant vous, Daudet avait égratigné par une "brève" son passage dans la ville thermale...<br /> Si vous revenez l'an prochain..n'oubliez pas de nous régaler de vos commentaires.<br /> Et surtout le plaisir de vous rencontrer pour vous faire découvrir d'autres belles et veritables histoires sans contrefaçon et surtout sans aucun chauvinisme ...<br /> En attendant (également) joyeux Noêl<br /> Annecy
Répondre
D
Isabelle et Gilles m'ont écrit :<br /> <br /> Quelle belle histoire que voilà ! Nous avons eu beaucoup de plaisir à vous lire.<br /> C'est une vision que nous n'avons pas, simples Nérisiens, nous qui sommes perdus dans notre petit Néris loin des grandes villes. Nous espérons vous voir l'an prochain à Néris à la Bibliothèque ou chez Dior devant une bonne louche de caviar. <br /> En attendant nous vous souhaitons de BONNES FETES DE FIN D‘ANNEE<br /> Isabelle et Gilles
Répondre
Publicité