De TOI à MOI
S Si tu pars, tu t’en doutes bien, on ne se reverra jamais, inutile de me dire et pourquoi pas ? Tu sais parfaitement que j’ai raison.
Toi, tourné vers d’autres horizons, vers des nouvelles joies, tu m’oublieras
bien vite, un amusement pour te distraire, des petites contraintes pour te rappeler
que la vie n’est pas si simple,
malgré tes paroles de sagesse, malgré mon espoir de te faire changer d’avis.
Je reconnais, nous nous sommes conduits comme des adolescents que rien n’arrête.
Emportée par une fougue qui a tout balayé, j’ai repoussé le « raisonnable »
qui n’avait plus de place près de moi, j’ai accueilli le passionné, le charmant, le coquin.
Pour toi j’ai imaginé mille et une situations, pas convenables en ce qui te concerne,
tout à fait dans les normes pour moi.
Qu ’importe, toi près de moi, j’étais capable de tout. J’ai vécu du meilleur que donne
une imagination débordante, alimentée par tes encouragements implicites.
Evidemment, tu ne vas pas l’avouer !
Aujourd’hui, je me trouve vraiment désemparée, plus de goût « pour entreprendre »,
plus de courage « pour faire ».
Tu ne dis rien et tu prépares tes valises « en douce ». Que vas-tu faire là-bas, si loin de moi ?
Loin de tes charmantes amies que tu vouvoies, loin de ton merveilleux
Docteur aux conseils avisés. A-t-il approuvé ce départ ?
Quand tu auras gagné le large, j’irai trainer mes guêtres près de ta maison pour respirer
un peu de ton oxygène oublié. Je me renseignerai sur un appartement à louer,
on me répondra, justement, il y en a un qui vient de se libérer et pour une fois je pourrai
y passer un moment,
sans que tu m’y invites. L’espace d’un instant, je serai dupe d’un mirage,
je te dirai « Ah ! Tu t’es enfin décidé à rentrer, je te l’avais bien dit,
ce voyage était une folie.....
Tu ne changeras plus, maintenant je le sais, tu continueras à jouer aux enfants
gâtés, à refuser toutes mes propositions sous des prétextes divers,
complètement obsolètes.
Mais moi, toute à la joie de t’avoir retrouvé, je ferai l’étonnée écoutant des histoires déjà racontées, s’extasiant devant les paroles de sagesse de « PEPE ».
J’ai rêvé d’un voyage en Italie;
Assise sur une barque,
Au beau milieu du lac,
J’aurais pu te chanter « O sole mio »....
Je t’ai proposé, installés à la mer, de te lire quelques pages de ce livre qui m’a
tellement ému ; nous aurions pu en discuter, tu aurais âprement défendu tes idées.
Mais moi, si tu savais, avant que tu t’exprimes, "mon OUI, tu as raison",
est déjà sur mes lèvres ;
J’aurais tellement souhaité que nous écoutions de la musique ensemble, feignant l’indifférente,
j’aurais caché mon émotion ...
A toutes mes propositions tu as répondu NON, un peu débordé
par mon enthousiasme, par ma joie quand je suis près de toi ......
Apprends qu’aujourd’hui, tu ne feras pas la loi, avec Moi.
Quelque soit le lieu où je me trouverai, sans ton autorisation je t’enlèverai,
je te parlerai, je te dirai regarde, contemple cette beauté, mais regarde donc....
Tu souriras et tu diras « tu es une Artiste, mais pourquoi les Artistes sont
toujours aussi tristes ? ».
Tu le sais bien pourquoi, j’aime t’entendre le dire et plus rien n’a
d’intérêt pour MOI sans TOI ....
Paris le 20 Avril 2011
Danielle DARMON