CROISIERE sur le DOURO (Portugal)
Du ler au 8 Août 2011
Sur le MS VASCO de GAMA
Ma valise bouclée, je réalise soudain, je ne me suis pas documentée, je n’ai pas acheté de guide, ça va être dur de paraître « Madame je sais tout ».... on verra bien, j’ai des souvenirs de ce pays alors ....
Aéroport ....on s’installe, pour ne pas perdre mon temps, je sors mon bloc, compagnon de tous les instants, pour prendre des notes, j’engrange les mots perdus, ceux qui tombent à mes pieds ; les impressions, les situations cocasses s’installent en moi, les mots me reconnaissent...et les sourires aussi.
Lorsque nous arrivons à Porto, mes souvenirs du Portugal sont revenus en force. Je m’attendais vraiment à voir les splendeurs de ce pays, avec le modernisme, toutes les images seraient encore plus belles.
Je partais sur un charmant bateau CroisiEurope faire une croisière, sur un fleuve mythique nommé DOURO.
Vasco de Gama
Navigateur Portugais
Un pied sur la passerelle, je cours, je monte sur le pont et je me penche.... je cherche.
On vogue sur une eau claire, nous croisons des jolies barques pleines de fruits juteux, des bambins aux joues rosies par le soleil, me font signe « Et ! les français, on arrive, on va monter sur le bateau vous offrir tous ces fruits, ....on arrive ». Quelle grâce, quelle gentillesse !
Et de l’autre côté, d’autres barques, les unes chargées de Porto, d’autres de nappes ornées, pochettes finement brodées, petits paniers remplis de bijoux ciselés en filigrane ... Mesdames, c’est pour vous, on arrive !
Je pensais voir sur l’eau, la longue silhouette d’Amalia Rodrigues, la chanteuse fadiste, la Reine du Fado qui me faisait pleurer, des larmes libératrices d’un trop-plein d’émotion..... Agrippée sur le pont, j’ai un peu attendu, on nous a prévenu, repas dans 20 mn, j’ai regardé le Douro « Ça t’arrive souvent de te moquer des gens ? De leur faire perdre leurs illusions ?
Pauvre Douro, il n’était pas responsable, tout était de ma faute, j’avais confondu mes rêves de beauté, mes illusions de bonheur ineffable et la réalité tout simple.
Un adage évoque le caractère des différentes villes portugaises : « Pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille ». Alors Porto, je vais te regarder travailler.
Je découvre ma Cabine spacieuse, fort agréable, la fenêtre sur le Douro laisse apparaître le fleuve, petite activité.
Toutes personnes ayant participé à une Croisière, savent que tout se joue au premier repas.
En effet, l’instant est décisif, du choix des passagers de notre table va dépendre la réussite ou non de là Croisière. Si vos compagnons sont sympas, votre voyage sera agréable. A l’inverse, s’ils font la tête, taciturnes, attitudes qui vont vous faire dire « mais que viennent-ils faire sur cette Croisière », alors c’est fichu, voyager sans pouvoir dire un mot (merci, j’ai déjà donné), sans échanger des anecdotes de voyages, c’est perdu d’avance.
Le cœur battant nous nous présentons dans la salle à manger, une hôtesse nous dit mettez-vous à cette table, je déplace ce monsieur tout seul et vous aurez 2 places. Très gentiment le monsieur accepte de glisser sur la table d’à côté, Ciel ! Seul homme à coté de cinq femmes, le pauvre, ça va être difficile ou peut être va-t-il découvrir des horizons nouveaux.
A notre table, un grand Monsieur filiforme nous dit brusquement, je vais vous aider à vous placer. Un peu surprise, je me dis c’est un « petit plus » des Voyages Rive Gauche qui ont décidé de nous encadrer, et il continue sa mission : « je vous conseille vivement de changer de place à chaque repas de façon que personne ne soit lésé et profite de la vue sur le Douro (très pertinent !) Mais ne séparez pas les couples, (MDR) je ne veux pas de larmes à la fin de la Croisière. Alors, je me hasarde, pour décrisper les rictus qui s’installent sur les lèvres : « et qui vous dit que justement ce n’est pas l’occasion de se connaître, Rive Gauche est bien directive cette année ». Alors, le grand farceur éclate de rire, « mais je suis passager comme vous, ça réussit à tous les coups, vous voyez, à peine installés vous vous connaissez tous ! Quel homme généreux ce Jean Pierre !
Nous voilà donc installés à table, je suis détendue, ce que je perçois de la conversation me laisse supposer, je suis entourée de passagers sympathiques, qui se racontent facilement ; ont-ils pressenti qu’ils ont en ma personne, une Artiste sensible qui va se faire un plaisir de raconter leur vie, leurs petits défauts, leurs grandes qualités ?
Au déjeuner, on parle de voyages, de ceux que l’on a fait, de ceux que l’on fera, de nos nombreux projets....
Et de l’incontournable cuisine portugaise, des beignets de morue, plats bien présentés ,mais hélas un peu gras, un peu trop copieux, mais surtout les conversations tourneront autour du vin servi sans restrictions aucune.
Le rosé, bien frais, le délice de Michèle, le Vin rouge que tout le monde veut goûter, le Vin blanc qui arrive avec le poisson, et s’avère assez bon.
Nous sommes 6 à table, je suis la seule à ne pas apprécier le vin ou très peu. Les passagers, l’œil brillant, sont ravis, par la force du destin, d’avoir à leur table une buveuse d’eau qui leur cède sa part de breuvage sacré. Mais pas un seul n’a eu la politesse de me remercier, « Danielle, par votre abstinence, nous avons eu quelques verres supplémentaires de vin, merci ».
Il arrive que pour un seul repas nous buvons une bouteille de rosé, une de rouge, une de blanc, deux bouteilles d’eau gazeuses, une d’eau plate. 1 ou 2 bières. Normal ou énorme, je n’en sais rien, quand on aime on ne compte pas.
En plus de son bon goût, ce breuvage crée une atmosphère légèrement joyeuse, sourires un peu béats. C’est joli d’être détendu, on s’aime, on se dit des mots gentils, s’il te plaît, merci, après vous. De mémoire de Douro on n’a jamais vu ça !
A notre table, Jean le bâtisseur, d’origine italienne. Je l’imagine très bien construisant des maisons en chantant « quand le bâtiment va, tout va, tout va !»
C’est un homme grand, il parle très peu mais, il observe beaucoup...
C’est aussi un sportif qui joue aux cartes de temps en temps, pour rencontrer..... des amis.
Jean, les photos ci-dessus sont placées à votre attention, vous constaterez le temps presse, vous devez aider Porto à sa reconstruction !
Sa charmante épouse, Gabrielle, répondra à mes questions, sur le Pont Soleil. Gabrielle adore l’eau gazeuse, ça pétille....me dit-elle, est adhérente à un club de Gym, et passe le plus clair de son temps à participer à des voyages variés. Adepte, des l’Agence Rive Gauche, surtout pour le
qui vient vous chercher à domicile ; Gabrielle me précise, bientôt nous irons à la fête de la châtaigne, puis à Deauville pour un séjour Bien Etre.
Alors là, je n’y comprends plus rien, pourquoi passer par un voyage organisé pour aller à Deauville ?
« On ne s’occupe de rien, tout est réservé, Bel Hôtel, les clapotis des vaguelettes, massages, repas .... Evidemment, vu sous cet angle, elle a raison.
Gabrielle sait vivre !
Quel bonheur, Gabrielle apprécie (non pas elle mais son sosie)
Michèle, épouse de Jean Pierre le farceur, (vous suivez, j’espère) adore nous faire participer à ses petites mésaventures. De nature généreuse, elle n’omet aucun détail et commence au début.
En l’an 19.... Nous avons été cambriolés. En rentrant du travail, un jour où les astres s’étaient ligués contre nous, je m’aperçus, soudain....s’en suit profusion de détails qui vont nous mener tranquillement vers la chute ; dans mon armoire, en soulevant le drap rose, repaire où je planquais ma réserve de chéquiers neufs, je m’aperçu, Oh ! Fatale imprudence, que l’un d’entre eux avait disparu.
Déclaration à la police, quand le Commissaire est venu à la maison.... (Et là, Jean-Pierre, assis près de moi, marmonne à voix basse : « on s’en fout du Commissaire !! »). Il m’a fallu beaucoup de sang froid pour contenir mon fou rire.
Michèle imperturbable raconte la suite, je vous mets en garde, vous ne pouvez pas savoir tous les problèmes que ce chéquier a provoqués, les coups de téléphone à tous les commerçants, incroyable !!!
Après ce récit, nous étions consternés et je fis signe au Maître d’Hôtel, de servir un supplément de dessert, un supplément de bonne humeur à notre table, afin que les passagers retrouvent le sourire.
Je ne sais plus qui a raconté une histoire un peu grivoise et le chagrin fut oublié rapidement.
Michèle, encore en activité, travaille à Air France. Elle a une tâche délicate, importante, La Formation du Personnel. Et entre deux cours, elle voyage aux quatre coins de là Planète. La Veinarde !!
C’est une bonne vivante, doublée d’une bavarde sympathique.
Il est à parier que Jean-Pierre et Michèle se sont rencontrés en l’air, chacun sur son avion, coucou par hublot !
L’Homme volant au-dessus des nuages,
La Femme, rêveuse, pensant à son voyage
Jean-Pierre, en activité, était entre autre, responsable de l’équipage commercial, d’un Boeing 747. Chef de Cabine, il attribuait leur rôle aux Hôtesses, répartissait leur poste de travail.
De surcroit également Responsable de la sécurité à bord.
Ce qui compte pour lui c’est le service impeccable, pour des passagers jamais très rassurés, jamais contents de la place qui leur est attribuée, du whisky qu’ils souhaitent boire pour s’enivrer un peu. Dans son avion, Jean-Pierre est maître à bord, sa ligne d’horizon, son harem d’hôtesses.
Il a bon goût le Chef !
A la retraite, il a été élu, Président d’un club de Bridge.
A l’instant où je vois les bridgeurs, il me vient cette écriture :
Lorsque le Pique prétentieux
S’installe dans la main
Il annonce l’Atout
Je réaliserai mon Contrat
Mais le Cœur sensible et délicat
S’installe près du Carreau
Pour voir passer la Belle
S’il entame une idylle
S’il a une ouverture
Il lui offrira, à coup sur
Un bouquet de Trèfles frais
Avant que le Mort ne se relève
Pour une nouvelle partie.
Un clin d’œil à Annie et Jean
Chers bridgeurs,
Et Jean-Pierre le farceur.
Il sait parfaitement jouer au Golf.
Retraité actif, mots croisés (je peux témoigner) esprit curieux, bavard (oh là, là, vaut mieux que je me taise), toujours en mouvement.....
Françoise n’est pas vraiment à notre table, mais c’est tout comme, elle est installée tout près, à la table d’à côté.
Au cours d’une excursion, je me trouve près d’elle, nous marchons côte à côte, une ou deux phrases et nous nous reconnaissons, compagnes de galère. Fille sympa, elle s’est battue et a vaincu en brandissant le drapeau de la victoire. Aujourd’hui, sac à dos bien posé, tel un globe trotteur, elle parcourt le monde elle rattrape le temps perdu.
Le soir au dîner, je la cherche des yeux, non pas pour faire la mère poule, qui s’inquiète de son poussin, mais pour admirer ses jolies tenues vestimentaires ; chaque soir une nouvelle tunique qu’elle porte avec élégance.
Mais quel genre de valise a-t-elle pour contenir tous ces frous-frous ?
Appétissant ce beau raisin !
Lorsque je vois ce beau raisin,
Je rédige un petit acrostiche !
Porto noyée dans tes tonneaux
Boit ton breuvage sucré
Oublie tes enfants qui ont faim
Parents forcés de s’exiler
Rince ton linge coloré qui
Sèche au soleil brulant
Tu diras au Douro, éternel voyageur,
Qu’il raconte ton histoire
Ou qu’il chante ton espoir de devenir un jour,
une ville dorée, parée de ses dentelles,
De son Or ciselé, enivrée de son vin
A la célèbre renommée.
Tout au long de la Croisière, nous avons participé à de nombreuses excursions. Elles furent intéressantes.
Pour mémoire,
PORTO, une des plus anciennes villes d’Europe, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Mais Porto, c’est avant tout, le vin de Porto.
Visite des Caves où vieillissent lentement, et dans le plus grand secret, ce vin d’exception.
Dégustation des « précieux nectars »
Nous avons passé des écluses magnifiques, immenses, une précision surprenante qui nous ont offert un spectacle grandiose. Ainsi, sur le Pont Soleil, nous avons commenté, un charmant grand-père et moi, l’adresse du Commandant, l’efficacité du Personnel à mettre à l’abri chaises longues, matériel pour cause de chutes d’eau. Puis la conversation a dévié vers le sport ; classé en Hand-Ball, natation, ce Monsieur était sur ce bateau avec ses adolescents de petits enfants et son épouse. Il avait une certaine philosophie de la vie, ses paroles m’ont réconforté .....
J’ai fais également une excursion à Salamanque en Espagne. Cette ville est éblouissante de beauté, pierres roses qui scintillent au soleil, trésors architecturaux.
Plazza Mayor à Salamanca
Manoir de Solar de Mateus
Son plan d'eau , la noyée, les jardins
Les jardins
Nous avons beaucoup visité, nous avons eu des guides intéressants, et une bonne dose de dégustation de vins. Alors en rentrant de ces ballades, un jour,
Sur le Pont Soleil, allongée, j’oublie le Vin et ses adjectifs, je ferme les yeux derrière mes lunettes de soleil et je pense à « mes petits bonheurs ». Mais quand j’ouvre les yeux sur la montagne face à moi, Ciel ! Une publicité énorme de Porto Sandeman s’étale en lettres majuscules (non c'est moi qui a cru l'avoir vu)
PORTO JE N’OUBLIERAI JAMAIS
TON PORTO,
Qu’il soit rouge ou blanc,
dans tes tonneaux ou en bouteilles,
sur les montagnes, les autobus, dans les journaux,
PORTO, le DOURO est ton berceau odorant.
Les Vignes
La fin du voyage se profile avec son cortège de nostalgie, d’images de plage abandonnée, même le temps s’y met et le ciel nous regrette, touristes les plus sympas !
Alors la douce Gabrielle, la meilleure d’entre nous, sentant venir nos larmes, essaie de nous distraire en annonçant : « connaissez-vous le Carnaval de Dunkerque ? Non à l’unanimité, nous connaissons celui de Nice, celui de Venise, de Rio, mais Dunkerque !! Jamais entendu parler !!!!
Et Gabrielle ravie, tente de nous expliquer, c’est extraordinaire, plus de 1000 personnes, hommes déguisés en femmes avec de vieux vêtements colorés. Si vous y allez, soyez très prudents, vous serez entourés, serrés, prisonniers de ces hommes éméchés, qui vous conduiront à l’Hôtel de Ville.
Cette histoire m’intrigue, je ne comprends pas l’intérêt de ce Carnaval. Alors je m’étonne, mais enfin que vont-ils faire à la Mairie ? Quand la foule arrive,
le Maire procède à des jets de Harengs sur les gens. C’est trop drôle, je vois très bien le tableau, tous ces gens qui sautent, bras tendus, pour attraper le précieux butin, bon appétit à tous, et merci Gabrielle, grâce à vous nous avons terminé la soirée dans la bonne humeur, nous avons une idée pour un prochain week-end.
Des murs réveillés par la lumière des "Azulejos"
Coucher de soleil sur Porto
elle n'est pas belle ma photo ?
L'Equipe du Bâteau
Le Commandant Raymond
La Commissaire de Bord Solange
L’Animatrice Sylvia
Le Cuisinier Alexandre et son équipe
L’équipe des hôtesses de Cabine
L’équipe de salle, barman, barmaid
La lingère......et bien d’autres
Je vous remercie de votre accueil sympathique, votre professionnalisme,
présence discrète.
Un petit clin d’œil au Commissaire de Bord Solange qui a glissé, dans ma cabine, les renseignements qui me manquaient.
Merci encore
Un dernier petit verre de Porto avant de se quitter,
près de ce
Tonneau Bar, très amusant TCHIN ! TCHIN !
Et vive les vacances !
Danielle DARMON
1er Octobre 2011