C’est formidable, ils se sont décidés, ils se marient, quelle jolie fête en perspective.Tout se passera à Paris, Mariage Civil, Champagne, Mariage religieux, Soirée.

Beaucoup d’invités je pense, les deux familles réunies, les amis des fiancés, des parents, ça risque d’être grandiose !!

Et tout à coup un silence s’installe, je sens une légère angoisse qui flotte entre nous, qui va lancer la phrase fatidique ? Rien, toujours rien, l’angoisse est tellement palpable que j’entends les sœurs déglutir. Ce ne sera surement pas moi, mes soucis me placent au-dessus de ces contingences matérielles.

D’une voix tremblante, l’annonce d’un drame :

- « Je n’ai rien à me mettre, j’ai grossi, je ne trouverai rien !!

Combien de fois ai-je entendu ce refrain, comment font les femmes des autres familles ?

Et voilà, les vannes sont ouvertes et on n’arrivera pas à endiguer le flot des angoisses vestimentaires :

- regrets de ne pas avoir suivi un régime plus strict,

- de ne pas avoir fait toutes les boutiques de Paris pour trouver des tenues magnifiques qui cachent tout!

- de s’être précipitées sur des apéros ou des gâteaux dès la moindre contrariété.

Alors, on se console mutuellement :

- c’est le moment des Soldes, profite, c’est moitié prix 50%

- venez chez moi, je sors mon portant, j’accroche tous les vêtements que j’ai, vous essayez, vous emportez ce qui vous plait, je prête.

Pourquoi cette fatalité chez les femmes de la famille, on aurait pu en épargner au moins une, moi par exemple !

Mais j’avoue, je n’écoute plus, je suis ailleurs et j’annonce tranquillement : je vais essayer mes tenues habillées, si je trouve c’est bon, sinon je n’y vais pas, pas question de faire les boutiques !

De retour à la maison, c’est une autre histoire, le téléphone sonne :

- dans ma rue, j’ai trouvé dans une boutique, j’ai vu exactement ce qu’il te faut, viens essayer, (elle rêve la petite !)

- moi je ne mets que des Marques, alors si tu vois quelque chose ?

Voilà le problème est posé, jamais le bon vêtement au bon moment, toujours le kilo en trop à l’instant de l’annonce d’une sortie ! Ne croyez pas que nous sommes obèses, simplement on a des miroirs déformants, des pèses personnes détraqués.

Vous le constatez, tout le côté festif du mariage a disparu, on ne pense plus qu’au côté contraignant des tenues jusqu’au moment où l’on trouve l’oiseau rare.

J’ai longtemps réfléchi à cette question de vêtement et sur Internet j’ai trouvé :

« Attacher une importance extrême à son apparence témoigne souvent du désir de compenser une fragilité narcissique. Si l’on est sûr de soi, on ne ressent pas le besoin de vérifier sans cesse que l’on a exactement le bon vêtement pour les bonnes circonstances, etc. C’est une manière d’appuyer son intégrité narcissique sur son apparence. Mais à l’inverse, des gens auxquels vous tendez n’importe quelle tenue et qui l’enfilent sans rien dire, il n’y en a pas, hormis des cas pathologiques. Certains vous diront qu’ils s’habillent « juste pour faire comme tout le monde » ou « pour passer inaperçu ». Mais cela n’est pas vide de sens, au contraire ! Est-ce qu’ils ont peur de se mettre en avant ? Est-ce qu’ils ressentent le besoin de se cacher en se glissant dans une sorte d’uniforme passe-partout ? Quelle que soit la façon de se vêtir et l’intérêt que l’on y accorde, elle est toujours significative. »

Intéressant ce texte, tachez d’en trouver un enseignement, étudiez-le et faites en un résumé, c’est toujours moi qui travaille !

Enfin, le temps passe, on cherche pour soi, pour l’autre, on trouve, on échange et le grand jour est là enfin.

Une foule très élégante, jolis chapeaux, on se félicite, on retrouve des parents, des amis, on repère, l’air de rien, la belle famille et l’on entend :

- Oh ! c’est tante Jeannette, elle est encore bien pour son âge,

- Regarde cette belle jeunesse, la soirée va être animée,

- Je suis contente de te revoir, quand viens-tu en Touraine ?

- Elle est chic la belle-mère !

- Quelle gentillesse, elle est si respectueuse des convenances, se déplacer jusqu’ici, même en taxi, c’est dur, ça lui fait combien maintenant.... je vais l’embrasser !

- Il faut féliciter les parents ! mais non c’est après la cérémonie, tu vas brouiller son maquillage

- Incroyable, regarde à droite, discrétement, elle a la tenue que je cherche depuis un mois, elle me plait beaucoup, j'ai envie de lui demander... non , tu ne demandes rien, ce n'est pas le lieu, peut être à la sortie, demande aussi le prix!!

- Ouf, quelle émotion, soudain c’est un autre mariage qui me revient en mémoire.

Allons, c’est l’heure, entrons dans la Synagogue si joliment décorée, essaye de nous réserver une bonne place ; peu à peu le Temple se remplit, tous les invités sont installés, l’instant le plus chargé en émotion est là, l’entrée de la Mariée.

Au fond de l’allée centrale, une porte fermée, tous les invités se lèvent, un souffle, divin peut être, parcourt la salle, comme pour purifier le lieu et enfin, les portes s’ouvrent pour laisser apparaître la Merveilleuse Mariée, au bras de son père. Pourquoi toutes les femmes ont le cœur qui bat très fort, la Marche Nuptiale accompagne le couple, on retient sa respiration, on écarquille les yeux pour ne rien perdre du spectacle... la coiffure fleurie, la robe somptueuse, la traîne brodée, le bouquet rond...

Et de nouveau l’émotion, c’est inévitable, on pense à d’autres mariages, à nos chers disparus, à l’espoir d’une vie radieuse ; la Cérémonie commence, les chants, les prières, l’échange des alliances, la signature de la Ketouba, le verre que l’on brise …

La Mariée au bras de son Mari

Fait face à l’assemblée

Fleurs, dragées, applaudissements

Et meilleurs souhaits !

MAZAL TOV

Vont-ils inaugurer un nouveau genre de mariage :

LE MARIAGE CHANCEUX

UN GRAND MARIAGE DANS LA FAMILLE

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