DANS LA PENOMBRE
Chut, entre doucement, je suis dans la pénombre, ne fait pas de bruit, Chut, une amie m’a prêté cette chambre, demain elle fermera tout, elle part sans retour…
Donne-moi ta main, je te guide près de la fenêtre, on y voit plus clair, tu as bonne mine, tu as récupéré ta fatigue, bientôt les vacances ?
Attention, ne fais pas de bruit, la chambre d’à côté est louée, je suis une clandestine… il n’y a aucun meuble, pas de chaises, pas de lit, j’ai poussé le tapis contre le mur, des coussins oubliés, viens près de moi, assieds toi, le tapis est épais, confortable …
Alors, pas trop déçu ? J’ai bien compris, tu étais consentant, j’ai reçu ton papier signé, mais honnêtement dans cette affaire, tu devenais le grand perdant, je ne peux pas l’accepter, tu comprends ? Ma décision est prise, c’est difficile pour moi aussi, si on avait concrétisé ce pacte, dans quelques années tu m’en aurais voulu terriblement…alors que faire ?
Tu boudes, je m’en doutais, suis mon doigt sur tes lèvres, souris, rien n’est simple tu le sais, ne dramatise pas, tu verras ton jour de chance viendra…
Maintenant, il faut que je te dise, je vais partir pendant quelques temps, un peu loin, pas de questions ça ne sert à rien, une seule prière s’il te plaît, tu me donnes de tes nouvelles impérativement, régulièrement, les bonnes, les mauvaises, je prends tout…Oh ! chut, on bouge à côté, tu fais exprès de te rouler sur le tapis, tends la main, tu trouveras des sandwichs, des gâteaux, de l’eau, un thermos de café, pour te réconforter ; non, je n’ai envie de rien…plus tard peut être, chut…
Pourquoi ces yeux brillants ? Ton travail est en bonne voie, les amis tu en as beaucoup, c’est bien, le sport tu en fais, les amours ça viendra…à moins que ce ne soit déjà fait, alors, tout va bien ?
A mon tour, je te raconterai ce stage physique, ces cours un peu particuliers, cette autre vie pour découvrir des horizons nouveaux, des amis joyeux…Dès que je serai arrivée à destination, je te donnerai de mes nouvelles, ne t’inquiète pas, dors un instant, pose ta tête sur mon épaule chut, chut, quand tu te sentiras prêt, tu partiras.
Chut, avant de partir, n’oublie pas de prendre cette enveloppe sur la cheminée, c’est pour toi.. ! C’est une surprise !chut!
"Je me demande, pourquoi mon Dieu, ça vous dérange que j'vive un peu"
"Je me demande, pourquoi mon Dieu, ça vous dérange que j'vive un peu"(Brassens)
PARIS le 27 juillet 2014
DANIDAR
Parc Georges Brassens à Paris 15e