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LE BLOG DE DANI D'ART
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20 septembre 2010

SPLENDEURS DES LACS ITALIENS du 19 au 24 juillet 2010

 

Je ne vous vanterai pas la splendeur envoûtante des Lac de Garde, Lac de Côme et Lac Majeur. Des guides bien plus qualifiés  que moi en ont publiés de nombreuses versions. Ce qui m’intéresse plutôt, c’est l’observation des  simples citoyens, comme vous et moi. Lorsqu’ils sont hors de chez eux, en fonctions de circonstances heureuses ou malheureuses, qu’ils soient en groupe ou en  individuel, ils se tiennent parfois de façon très étrange.

Lors de ce voyage il y eu beaucoup d’incidents,  plus ou moins importants, des chutes, blessures, des larmes et des rencontres si inattendues qu’elles rendirent ces vacances merveilleuses et transformèrent les 6 jours de ce périple en des instants de joie, de crises de fou rire, de contemplations muettes.

Alors j’adresse tous mes remerciements sincères et imprégnés d’émotion à

- Yvonne dite « Babeu », sa fille la charmante Isabelle,  

- Hélène et Van et 

- notre attendrissante guide italienne CRISTINA. 

Sans eux, mon voyage n’aurait pas eu cet éclairage particulier.

 

Départ, lundi 19 juillet à 6h30.

Le ramassage par taxis collectifs se fait à l’heure convenue ; je pars seule et j’emporte un chagrin très lourd, j’attends en vain un « au revoir » ou un simple « Bon voyage » mais rien. Je monte dans le taxi, à l’arrière, au fond, un couple, et je m’assois juste devant eux, à côté d’une dame. A peine le taxi démarre, cette personne  va se prendre pour le guide local du 15e arrondissement : elle commente le nom des rues, cite des emplacements disparus, va nous faire un exposé sur les abattoirs de Vaugirard, autrefois, divisés en deux : abattoirs généraux et marché aux chevaux ... et aujourd’hui devenu « Parc Georges Brassens ». Madame fait étalage de sa science, c’est sympa, bavardage non-stop et je pense, attention, à approcher avec prudence !

Nous arrivons Porte de la plaine et retrouvons enfin notre car Rive Gauche,  décoré tout en bleu. Nous avions reçu une convocation et le plan du car avec l’emplacement de notre siège ;  chic, pas de bousculade, bonne organisation !

Mon siège est situé vers le fond,  je ne trouve pas le n° 111 qui m’est octroyé, alors on me dit il n’y a pas de n° dans ce car, bon! naturellement je me dirige vers ce qui me semble être ma place, à peine assise, un monsieur hargneux me somme de lui céder cette place, « moi je suis malade, et je ne peux pas être plus loin ». Sglup ! Quelle mouche l’a piqué, je me lève précipitamment et recule d’un rang, c’est-à-dire placée au dernier siège, devant la grande banquette arrière de 5 places. Je m’installe rapidement et squatte le siège à  côté de moi, étale  mes affaires, je n’aimerais pas avoir quelqu’un si près de moi ; le peu que j’ai compris des participants m’a suffit et si on n’avait pas fait l’appel, j’aurais pensé sérieusement m’être trompée et avoir mis les pieds dans un car promenant les pensionnaires d’un asile d’aliénés.

Enfin, lorsque ces adultes eurent fini de se conduire comme des enfants, notre chauffeur Jean-Philippe put démarrer.

A cet instant, je ne vois plus rien, occupée par mes pensées chagrines, par cette sorte de désespoir qui ne me quitte pas.

On roule sur l’autoroute, les voyageurs s’installent et tout à coup, le monsieur hargneux devant moi sort un grand sac en plastique ; il y extrait un gros coussin qu’il met contre la vitre et pose sa tête dessus pour le coincer. Il ferme les yeux. Ciel, est-il venu pour dormir ou pour visiter l’Italie ? 

Une dame au milieu du car ne cesse de tousser, une toux rauque qui me fait dire « elle va cracher ses poumons ! », va-t-elle tenir jusqu’à la fin du voyage ? Heureusement que je ne suis pas assise près d’elle.

A ma droite un jeune couple d’Asiatique silencieux ; installation sans bruit, lecture ou autre. Je somnole et en me levant pour m’étirer un peu,  je vois derrière moi sur la banquette arrière une dame et probablement sa fille qui se sont confortablement installées,comme à la maison,  5 places pour 2 personnes. Tout à coup une image vient se superposer à celle de la dame et sa fille. Echange de banalités et la jeune femme, Isabelle, remarque,  « tiens,  j’ai laissé mon papier dans la valise ! » Et moi qui ne demandais qu’à me lier, le prétexte est tout trouvé je propose : 

- tenez, j’en ai toujours sur moi, en voulez-vous ? 

- oh non répond Isabelle, ça attendra ce soir. 

Et elle enchaîne j’écris des Carnets de Voyage,... aussitôt je vais démarrer, je tiens Isabelle dans mes filets. Et me voilà partie sur mes écrits, sur l’importance que j’attache à mon Blog, cette écriture qui me tient tant à cœur pour la simple raison qu’elle me permet d’exister. La glace est rompue, on ne va plus se quitter de tout le voyage, avec son aimable maman. 

Le monsieur hargneux grogne toujours et nous le baptiserons « Mr Coussin ». On arrive à la pause repas, on se détend sauf Isabelle qui va profiter de là moindre halte pour courir faire des photos, elle photographie tout, je suis étonnée et Yvonne me prend à témoin « vous voyez, elle m’abandonne pour aller faire ses photos », à quoi je réponds, ne vous tracassez pas, je reste près de vous, laissez là profiter de son voyage, elle est jeune, que craignez vous ? Une chute ! Je la rassure du mieux que je peux et  je deviendrai plus tard sa confidente ; tout au long du parcours elle m’expliquera, me fera part de ses inquiétudes. 

Isabelle a une fille, Marie,  qui a baptisé sa grand-mère Babeu ; cette dernière voue une véritable adoration pour cette petite fille  qu’elle aime et vénère. Je lis un peu d’exaspération chez Isabelle devant l’étalage des qualités de Marie, (tu as tord, Isabelle, le rôle des grands parents est important, ce sont des confidents dégagés des contraintes éducatives).

A côté de moi un gentil couple de Vietnamiens, assez jeunes. Ils sont calmes, plutôt silencieux. A tour de rôle ils potassent le Guide du Routard des lacs d’Italie. La dame près de moi, côté  couloir m’indique qu’elle travaille  aux Editions Hachette. L’occasion est trop belle, je discute avec elle de mon Blog. Elle m’indique que la meilleure marche à suivre pour éditer mes écrits est de demander conseil à un libraire afin qu’il m’indique la maison d’Edition la plus ciblée sur les « Nouvelles ». Je lui donne ma carte de visite, elle me promet de jeter un coup d’œil sur le blog pour voir si c’est « publiable ».

J’observe qu’à chaque remontée dans le  car, mes voisins Hélène et Van, vont retirer leurs chaussettes qui seront rangées dans les mocassins de monsieur et chaussures de madame. On roule, à l’annonce de la prochaine visite, ils feront l’opération en sens inverse. Au fil des jours, ils seront très serviables, Van qui fait de belles photos, va me prendre 1 ou 2 clichés, réaliser que j’aime beaucoup les fleurs, et me promet de m’envoyer quelques photos. Ses clichés  sont réussis, il me donnera la référence  de son appareil. 

Nous somnolons tous par moment et quand je poserai la question à Van, « alors, vous avez bien dormi ? il me répondra invariablement, « je ne dors pas, je réfléchis » (mon œil ! ça doit être culturel !).

Parfois Hélène grignote un « je ne sais quoi », des petits morceaux de ....  qu’elle retire délicatement d’un sachet en plastic. Le mystère reste entier.

 

1ère nuit au Val d’Aoste

Jolie chambre, repos. Après diner Isabelle et sa maman vont insister pour que nous allions voir la piscine de l’hôtel. Je décline cette invitation, je suis trop fatiguée ; mais Isabelle l’infatigable,  se fait ouvrir la piscine, allumer les projecteurs, et elle commande un whisky. Pas de maillot ? Qu’importe, personne à l’horizon, la piscine est vide, elle jette un regard circulaire, boit une gorgée de whisky et plouf ! Dans l’eau. Ce qu’elle ignore c’est que moi, dans ma chambre au 1er étage, après avoir pris ma douche, je regarde par la fenêtre ; à mes pieds, un patio, une table occupée par 3 messieurs qui regardent au loin d’un air amusé. De ma chambre on ne voit pas la piscine cachée par la végétation abondante mais je comprends que l’objet de tous leurs désirs est Isabelle, réconfortée par la chaleur de l’alcool et la fraicheur de l’eau. J’ai bien ri avec elle le lendemain quand elle a cru me raconter un scoop, son bain dans la piscine, moi j’en détiens un autre dont elle aura connaissance à la lecture de ce compte-rendu.

S73F1879

La Scala
2ème jour MILAN
 
Le lendemain, on reprend la route, départ pour MILAN. Jolie ville, j’ai du mal à reconnaître le Centre, nouvelles constructions, haut lieu de la mode, de la finance et de l’Industrie.  La Place du Théâtre de la Scala, je suis déçue, j’imaginais le plus prestigieux Opéra du monde beaucoup plus grandiose et  dommage, j’aurais bien aimé visiter l’intérieur, le Dôme, la Galerie marchande.... Notre guide italienne Cristina nous confie à un guide local pour la visite de la somptueuse Cathédrale (à mon goût trop grande, trop sculptée, un énorme gâteau meringué). On fait le tour, on admire les jolis vitraux, les peintures etc. ... et l’on sort pour retrouver notre car et Cristina ; le parking des cars dans cette zone touristique étant interdit, il s’est garé un peu plus loin.
Nous voici tous au lieu du rendez-vous, bien à l’heure et on attend près d’un jardin. Il fait 40° et il doit être 16h environ. On papote, on échange nos impressions... fidèles à ses convictions photographiques, Isabelle est très occupée, elle ne s’ennuie jamais.
Cristina passe son temps au téléphone, son visage s’assombrit, elle ne veut rien dire, elle murmure une vague excuse, mais que se passe-t-il ? Toujours pas de car. Dans le petit square on essaie de trouver des bancs, pas assez nombreux, Yvonne trouve une place, ouf, sauvée ! à côté d’elle, je réponds à ses interrogations, j’écoute ses confidences ou plutôt son trop plein d’émotions. Vous voyez me dit-elle, elle court toujours.... ! J’aime bien parler avec elle, intelligente, un peu caustique, juste ce qu’il faut pour rendre son discours intéressant, amusant.
Le temps s’écoule, 17h, rien, ceux qui se sont assis sur l’herbe se trouvent soudain pris en otage par les moustiques ; ces derniers, fatigués de manger des pâtes, vont se ruer sur tout le groupe (40 personnes) pour se régaler de la cuisine française, pas drôle ! La gratouille nous gagne, on râle et le groupe excédé va s’éparpiller, pharmacie, glaces, eau, toilettes. Babeu et moi nous nous inquiétons, si le car arrive jamais on pourra les retrouver ! Du coup je m’énerve, « mais enfin Cristina, que se passe-t-il ? Yvonne à 86 ans, elle est fatiguée, vous avez un téléphone vous ne pouvez pas joindre Jean-Philippe » ? (Notre chauffeur).
Et là, tenez-vous bien, Cristina, pour éviter une crise de nerfs collective, va nous dire la vérité : Jean-Philippe a accroché une voiture avec son car et la police, après avoir fait toute les formalités d’usage, constat, déclaration etc. ... refuse de le laisser partir, accident qui a eu lieu dans une rue d’Ambassades. Ciel ! Pas croyable ! Je précise, pas d’accident corporel. Alors chacun y va de sa suggestion il faut contacter un correspondant de Rive Gauche, l’Ambassade ... mais Cristina va couper court : voilà ce que nous allons faire, nous allons nous diriger à pied vers le car, garé 2 rues derrière, tous ensemble, en rang et vous allez faire les éclopés, les malades,  pour faire comprendre à la Police, qu’ils détiennent en otage des personnes âgées (et des jeunes aussi ...).
Inutile de vous dire, la fatigue s’est envolée d’un seul coup, l’une a déboutonnée son corsage, l’autre a mis son chapeau de travers, une jupe relevée d’un côté, l’autre encore vide sa bouteille d’eau sur les cheveux, enfin la Cour des Miracles en ballade ! Devant cette excitation, moi, toujours prudente, « n’en faites pas trop, taisez vous quand vous passez devant les policiers! »
Et l’on arrive au lieu dit, affolant, en face du car, une nuée de policiers qui téléphonent dans tous les coins, s’agitent ; nous regagnons notre place épuisés et heureux de retrouver notre maison roulante. C’était un accrochage bénin, les Policiers en ont fait une affaire d’Etat, La Police Municipale est renforcée par la Police Nationale, 3 voitures, 2 motos, et une nuée de Messieurs qui ont trouvé une distraction pour s’occuper. Ils font signer d’autres documents à notre chauffeur, Cristina est décomposée. Isabelle s’écrit c’est trop beau ! Il faut que je les prenne (en photo) ; tu es folle Isa, on est bon pour la prison ! Mais Madame a décidé et nous aurons deux beaux clichés (sacrée Isabelle).
Le car à l’arrêt, pas de climatisation. Et nos compagnons se déchainent, chacun essaie d’imposer son point de vue.... Je regarde Isabelle, fou rire monumental, tout arrive dans la vie, l’Oreiller après avoir boudé les deux premiers jours, je n’avais pas entendu le son de sa voix, va s’animer après notre « mésaventure milanaise ». Tout à coup, il va essayer de manifester, voulant faire une pétition, parlant d’Ambassade, proposant de donner un « bakchich » à la police pour qu’ils nous libère !!!
Le voilà redevenu touriste à part entière, fini l’oreiller qu’il a jeté par-dessus les moulins ! Monsieur se permet de tirer tout à lui, le rideau pare-soleil, et quand je lui en fait le reproche, il me dit : « prenez celui de derrière vous !», qu’il va tirer d’un geste brusque. Alors là, rien ne va plus, on va se fâcher, c’est la maman d’Isabelle qui est en plein soleil. On va hausser le ton  et « l’homme au coussin » comprend enfin, qu’il faut partager ce précieux rideau (température extérieure 40°, intérieure un peu plus). A partir de ce moment, la glace est rompue, il ira jusqu’à faire le gracieux avec Isabelle, (oh !oh ! Isa,  on a fait une touche ? Quelle chance).
Désormais, chacune de ses remarques va déclencher chez nous un rire incontrôlé.
Enfin, on a le feu vert, on quitte Milan écœurés, Jean-Philippe et Cristina contrariés, avec 3 heures de retard. Silence complet, Cristina nous fera signer une réclamation « il n’est pas normal de bloquer un car de touristes,  qui ont été pris en otage par les flics et les moustiques italiens ».
On regagne notre Hôtel dans la région du Lac de Garde, diner et au lit ; j’apprendrai, quelques jours plus tard, que notre guide aura pleuré une partie de la nuit, lourde responsabilité pour de jeunes épaules. 
Avec ma manie de vouloir protéger les gens malheureux, je sympathiserai avec la jeune femme, elle me traduira un texte en italien mais n’anticipons pas....
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3e jour : Lac de Garde
Après un petit déjeuner réconfortant, on prend une jolie route qui nous permet d’admirer les splendeurs naturelles des côtes de ce magnifique lac. Une végétation luxuriante longe le bord de l’eau, je suis éblouie par tant de beauté. Un bel Hôtel va nous attirer, on se précipite sur la carte, on fait des projets d’un séjour, au calme, devant ce lac majestueux. Isabelle idem,  et Babeu et moi nous nous  laissons envahir par une douce quiétude. 
Petite excursion en bateau qui va nous permettre d’admirer les délicieuses rives de ce joli plan d’eau et d’avoir une vue d’ensemble sur la romantique presqu’île de Sirmione. Déjeuner où nous ne sommes  pas toujours seules toutes les trois. Un jour une jeune femme nous dira, je partage ma chambre avec une dame plus âgée que moi et qui semble avoir des mœurs un peu légères, mais bon, nous dit-elle, je sais me défendre. Je pense, à cet instant, jamais je partagerai ma chambre avec une inconnue.
Il y eut également un très gentil couple, famille recomposée, 5 ou 6 enfants ; le Monsieur semble avoir un petit faible pour Babeu  « c’est ma  fiancée, décréta t-il ! Et il s’installe à notre table.  
On reprend la route et à l’arrêt, Isabelle infatigable, courre l’appareil en main, prête à traquer le plus beau cliché. Dès qu’elle  disparaît, je prends « en charge » sa maman, je la surveille, (accord implicite). Alors elle se confie volontiers, me parle de son mari Auvergnat, du frère d’Isabelle, de Marie, conversation à bâtons rompus ; j’engrange des bribes de confidences.
Cette femme est surprenante, à 86 ans elle a une vitalité, une volonté incroyable. Alors marchant près d’elle, toujours aux petits soins,  elle me dira cette phrase étonnante : « Danielle je vais vous adopter, j’aurai ainsi 2 filles ».
Voilà comment une situation  rêvée, une mère et sa fille, va se déplacer en Italie. Le hasard joue parfois des tours qui me laissent songeuse.
Constatant notre entente, entre Isabelle et moi, notre complicité inattendue, la maman est contente mais aussi , un peu désemparée d’être tenue à l’écart; elle n’arrive plus à suivre, à comprendre pourquoi nous rions à en pleurer. Alors je promets à Yvonne ; « vous n’êtes  nullement en cause, je vous l’assure, je vous expliquerai tout, ce sont des  enchaînements de situations  que notre caractère caustique observe. Et là, Yvonne s’écrira : « Bravo,  pour la charité chrétienne ». C’en est trop, la fille biologique et la fille adoptive vont s’esclaffer ensemble, sans pouvoir se contrôler! Il se passe des choses bizarres dans ce voyage, sans m’en rendre compte je vais reculer dans le temps et me mettre à la hauteur de l’âge d’Isabelle, me créer une famille avec qui je me trouve beaucoup d’affinités. 
Mais toute cette joie apparente, superficielle va me faire basculer, plusieurs fois par jour, dans une tristesse profonde. Le chagrin s'est glissé dans mes bagages, à mon insu, je n'arrive pas à fixer mon attention.
Ce chagrin, tout au long du voyage, ne me quittera jamais ; il va ressurgir au milieu des plus beaux paysages ; mes larmes, je dirai que c’est pour la beauté des lieux ....
4e jour : Lac de Côme, Lac Majeur
Départ pour le Lac de Côme, il fait un temps radieux.
La dame qui toussait au départ, continue de plus belle, j’avoue que ça devient pénible, sans fin.
Dans le car, l’Oreiller a décidé qu’il fallait changer de place et sans permission vient s’installer à côté d’ Yvonne. On est consternées, un intrus à bord. Alors, sans aucune préméditation, de ma part, je me mets debout, dans le couloir central, et tir rapide et précis de questions à Isabelle, à Babeu qui semblent avoir compris la manœuvre ; je parle, elles répondent, on argumente, on tousse, mieux on éternue, l’Oreiller craque enfin, retourne à sa place en s’écriant « il y a trop de bruits ici » et c’est reparti, fou rire.
Le paysage est magnifique, le lac est dominé par des sommets qui arrêtent les vents d’où climat particulièrement doux, villas  ornées de citronniers, figuiers, lauriers-roses.
Nous prenons le ferry et là incident, une dame s’étale de tout son long sur le bateau, Madame a voulu jouer à la jeunette alors qu’on est vraiment en équilibre instable. Et là surprise, c’est elle qui tombe et elle s’en prend à notre guide Cristina, la rendant responsable de sa chute. Je suis stupéfaite devant temps de mauvaise foi ! Et tout au long de l’après midi je vais discuter avec Cristina, des inconvénients de ce métier et elle m’avouera : « je n’ai jamais eu un groupe comme celui-ci, chutes à répétition, touristes qui n’écoutent pas les consignes, personnes désagréables.
Comme pour la consoler, je lui dis  « je vais vous écrire un Acrostiche et je vous l’enverrai» ; Comme c’est gentil me dit-elle, en retour je vais lire votre Blog et je vous mets un commentaire.... échange d’adresses.
Dans le groupe, il y a également un couple étrange ; le monsieur très grand et très maigre sera baptisé par Yvonne « sac d’Os », (là on ne parle plus de charité chrétienne), la dame, tout en noir, lui donne la main et le tire pour marcher. Ils se vouvoient, de temps en temps la dame lui parle d’un ton autoritaire : « mais voyons L...vous n’allez pas vous asseoir ici. Ce pauvre Monsieur fera plusieurs chutes au cours du voyage dont la plus belle sur la route du retour. On s’arrête, nous descendons, il ne voit pas un gros pot de terre, il tombe dessus et le brise,  la terre s’éparpille. Problèmes pour rembourser le magasin, l’épouse demande que tout le monde participe... grave la petite !
Nous visitons Bellagio, ravissant petit village  et pendant le déjeuner je vais demander à Cristina de bien vouloir me traduire, en Italien, un petit texte. Avec plaisir me dit-elle et elle traduisit rapidement. Mais à peine fini, elle me dit je dois refaire, c’est poétique, il faut que j’emploie d’autres mots (perfectionniste Cristina).
Voici mon texte :

Au revoir l’Italie, espoirs non aboutis.
Au revoir l’Italie, je te laisse une graine d’amour, cher à mon cœur ;  
Prends-en bien soin, plante-là parmi tes jolis fleurs, arrose-là, donne moi de ses nouvelles et peut-être, un jour, lorsque je reviendrai, je retrouverai un arbuste sous lequel je me protégerai du soleil de cette belle Italie.
Et la traduction :
Arrivederci Italia, illusa speranza.
Arrivederci Italia, ti lascio un seme
d’amore, caro al moi cuore ; prenoine cura, seminalo tra i tuoi bei fiori, dagli acqua, mandami sue notizie e, forse un giorno, quando ritornero, ritrovero un albero sotto al quale mi protteggero dal sole di questa bella italia.
Molte grazie Cristina.
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Je ne sais pas pourquoi, Cristina a rajouté au programme une visite de Vérone facultative. Nous nous inscrivons sans que j’y prête attention. Avec l’assistance d’une très jolie guide locale, tour de ville en car. On constate, Vérone est une ville intéressante,  à pied nous verrons la statue des Amants de Vérone avec des milliers de petits messages d’amour, de souhaits qui ne demandent qu’à être exaucés.
L’AMOUR est encore, de nos jours,  une valeur sûre.
L’importante Place aux Herbes, les rues commerçantes et on arrive devant les Arènes réputées pour la production d’Opéras. Tout à coup j’ai une grande émotion, je suis plongée 30 ans en arrière sur cette Place, à l’intérieur de ces Arènes où j’ai entendu « Aïda de Verdi » ; des souvenirs ressurgissent, la merveilleuse musique n’a pu me consoler d’un chagrin  et ce soir là, c’est un spectateur, à côté de moi, qui va me permettre de me ressaisir pour profiter du spectacle.

Grazie bello italiano !

Nous prendrons le ferry et longerons les rives du lac  jusqu’à Tremezzo et nous visiterons les somptueux jardins de la célèbre Villa Carlotta. Puis visite de Como et direction du romantique Lac  Majeur.
S73F1957
Distribution des chambres ; la mienne est au 1er étage, j’entre, j’ouvre la fenêtre et là, Oh ! Merveilleuse surprise, la chambre sur terrasse est à fleur d’eau, sur le petit balcon je suis sur l’eau, sur ce Lac Majeur si romantique avec au loin les Iles Borromées, l’ile des pêcheurs....
C’est splendide, j’ai beaucoup de chance et j’ai du chagrin de ne pouvoir partager cette émotion avec des personnes que j’aime.
Le lendemain, à 5h, je noterai mes impressions ; jamais je n’ai écris dans un lieu aussi beau !
Nous partons  en bateau pour les célèbres îles Borromées ; tout d’abord l’Isola Bella avec son somptueux Palais, fontaines, statues, grottes. Attraction, sur la pelouse se promènent de magnifiques paons blancs. Et notre Isabelle nationale les a très vite repérés. Alors, par la similitude du nom, elle va croire que les Iles lui appartiennent. En maîtresse des lieux,  elle va faire sa cour à un paon qui, charmé, lui offre une belle plume. Incroyable, ça ne peut arriver qu’à elle, c’est un « cas » cette fille. Et voilà, dans le porte bagage, trône la plume, trophée d’un gage d’amour entre Isabella et le paon blanc.....

S73F1986
Une escale sur l’Ile des pêcheurs, fleurie comme j’adore, rien a voir avec nos pauvres îles de pêcheurs, elle est très typique, ruelles étroites bordées de fleurs, jolis points vues.
Nous dormirons dans la région d’Aoste
Et le lendemain, retour sur la région parisienne.

Le dernier jour, sur la route, je vais m’installer près d’ Yvonne ; je pense à mon récit et j’aimerais bien avoir une petite conclusion, alors je lui demande « alors Yvonne que pensez-vous de ce voyage ? »
Oh ! Me dit-elle, niveau bien bas, au ras des pâquerettes, difficile vu mon âge et mes difficultés à communiquer, à cause de ma mauvaise audition ; les paysages m’ont rappelé des amies aimées.
Et vous, Danielle, vous êtes vivante, sympathique, intéressante.

Merci infiniment Babeu, c’est très gentil et je vous rassure, vous communiquez très bien, j’ai perçu vos émotions et elles m’ont touchées.
Puis je vais vers Isabelle qui me dira voyage génial, très dense, mais ras le bol les pâtes. Et de toi, je dirai que tu as une grande écoute. Merci la Belle.
S73F1976
De retour à Paris, j’ai envoyé l’acrostiche à Cristina BUGLIANI
Crois moi belle italienne, les touristes de tous âges
Aiment marcher à tes côtés,
Radieuse, tranquille, tu expliques, tu commentes,
Ton geste de la main est gracieux,
Inlassablement tu précises les rendez-vous aux
Etourdis qui oublieront tes recommandations.
Sais-tu, la  Bella, ces lacs merveilleux
Gardent un secret depuis la nuit des temps,
Touchés par ta grâce, à tout jamais, ils vont
T’habiller d'une carapace d'argent,
Indifférente tu deviendras, à la méchanceté ou la
Bêtise, 
tu viendras à Paris, pour rire en souvenir de
Notre voyage, qui ne doit plus te faire pleurer,
Mais plutôt te rappeler que la vie est jolie.
Amour toujours, je te souhaite, pour une vie très douce
Aux bras d'un Italien, un Français ou tout autre,
Pourvu qu'il te fasse rire, chanter 
Ou  bien boire.
 Bises affectueuses 
Avec mon meilleur souvenir.
Danielle DARMON
Paris, le  29/7/2010
En conclusion :
Un fil est tendu entre Cristina et moi, nous échangerons des mails, elle promènera ses touristes à Paris et nous nous retrouverons, avec Hélène et Van, sous la Tour Eiffel.

Isabelle prit 1 000 photos, de « grande qualité », quand on aime on ne compte pas ...

Yvonne me reçut très gentiment, je fis la connaissance de son époux, et je pus admirer les photos. Je fus étonnée de constater qu’ Yvonne  est une jardinière hors pair ; elle s’occupe de deux grands balcons fleuris d’un bout à l’autre, toutes sortes de plantes, de fleurs, son domaine où elle s’assoit pour se détendre. Bravo à la main verte et quel courage !

 

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Commentaires
D
CRISTINA, notre guide Italienne, est enfin soulagée, elle a pu lire le Blog ! <br /> Très sympa et intéressant. <br /> Les commentaires du voyage m'ont fait sourire et aussi "voir" le voyage à travers le vécu des clients. <br /> Ce qui se passe dans le car derrière ma place, jusqu'au fond du car, c'est presque inconnu pour moi.<br /> <br /> Je vous embrasse très fort, à la prochaine.
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F
Ce "journal de voyage" est trés plaisant,par son style enjoué et touchant par son aspect personnel et sincére. Il est bien intéressant pour les participants, mais aussi pour tes proches qui ont pu ainsi "revivre" ce voyage avec toi.<br /> <br /> Dommage, qu'au lieu de profiter pleinement de chaque moment, tu gardes en toi, par instants, cette mélancolie et cette tristesse ; mieux que quiconque je peux le comprendre et le déplorer ...
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L
OUah! quel roman! quelle profusion de détails si croustillants par moments. J'ai vécu pendant un moment ce voyage comme si j'y étais. C'est un récit très vivant et coloré avec des personnages drôles et insolites. Quelle facilité à communiquer avec les autres, c'est une grande qualité. Les photos sont merveilleuses , la lumière est exceptionnelle. Bravo petite soeur, l'écriture est un don que tu possèdes.
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V
Je me suis régalée à la lecture de ton récit qui se lit si agréablement. J'ai vraiment eu l'impression d'y être. Tu dépeins si bien les personnages que je les reconnaitrais si je les croisais dans la rue (surtout monsieur l'oreiller!) Tes récits s'allongent de plus en plus, j'ai dû le lire en 2 fois par manque de temps. Tu es fin prête pour le roman, le vrai!<br /> Qu'attends-tu? Grosses bises
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D
Isabelle m'écrit: Génial ton histoire, car c'est bien une histoire....<br /> <br /> J'ai lu ton récit à ma mère, elle doit t'appeler. Je t'embrasse et continue, nous avons bien ri. Bises.<br /> <br /> Au téléphone avec Yvonne : c'est très intéressant, exactement ce que nous avons vécu avec l'Oreiller trop drôle !
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