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LE BLOG DE DANI D'ART
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23 mars 2014

L'ABSENCE

Je sors pour échapper à l’atmosphère un peu lourde de la maison,  pour m'aérer, pour me distraire. Je marche lentement à la façon d’une personne qui avance sans but, pourtant je longe de belles vitrines sans les voir, sans envie ; j’ai l’impression d’avoir du plomb dans mes chaussures…

Ce pauvre téléphone dans ma poche finira par crier grâce, tant je le sors, je l’ouvre, je le triture… et subitement je décide de m’asseoir à cette  terrasse de café si agréable, heureuse que notre table soit libre. 

 

images-1

 

 

Il me semble que tu es assis en face de moi et le souvenir de tes confidences me laisse embarassée ; que te répondre, je reste évasive et je conclue, la voix bien assurée : je suis une femme émancipée, tu peux tout me dire. Toi qui n’attendais que ça, sirotant ton café chaud, tu m’expliques, voilà…au début…puis rapidement ton  regard se voile, je ne suis pas à mon aise, être le témoin de ta peine m’est insupportable, je voudrais te consoler sans perdre de temps, pour effacer rapidement ton chagrin, les miens, j’en ai tant avalé, j’en connais le goût amer… ils passent un peu mieux, aujourd’hui, mais la déception est encore bien douloureuse.

 

Que suis-je pour toi, une amie, une confidente, « le Renard du Petit Prince qui t’enseigne la profondeur de l’amitié », je n’en sais rien, mais je comprends bien ton désarroi. Ma petite cuillère tourne dans ma tasse, et soudain tu disparais de mon paysage, je me retourne et j’ai froid subitement.

Je m’en souviens parfaitement, tu m’as dit au-revoir, je pars quelques jours, ne t’inquiète pas, ne me téléphone pas…

 

C’est quoi exactement cette phrase sibylline ?

 

Pour moi,  vois-tu, ce n’est pas si simple, dès que tu t’absentes je ne peux plus écrire, ou j’écris lentement, mes phrases ont des difficultés à se former, à s’installer… tu réapparais et tout change, tu deviens  mon Maître d'une littérature éphémère. 

 

Te l’ai-je dit, avant toi, j’ai connu une Muse, au pouvoir surnaturel, un petit mot, une réflexion et l’écriture s’envolait,  exprimait de beaux sentiments, qui me laissaient un peu perplexe,  accaparait toutes les pages du Mac, bousculait l’enregistrement et m’obligeait à une rédaction rapide, bâclant le style.

 Je le constate, vos absences prennent trop de place. Ton futur et mon passé n’arrivent pas à se retrouver ; je ne trouve plus ma Muse, travail trop intensif pour elle.

 Si je te voyais à l’instant précis, te diriger vers ce café, je pourrai m’écrier quelle surprise !! C’est incroyable, j’ignorais le jour de ton retour, comment m’as-tu retrouvé?  c’est génial, je vais enfin pouvoir travailler.

Tu répondras à coup sûr, mais tes habitudes n’ont plus de secrets pour moi.

Peut-être pensez vous que suis dépendante de ces deux personnages ? Ce n’est pas tout à fait le cas…

 Si ma Muse s’absente, elle ne me laisse pas complétement seule, sans aucune émotion,  même si j’ai déjà révélé sur le papier ses idées, des traces vivantes, un résidu de ses paroles m’habite, me parle.  Ma Muse,  loin de moi, se rapproche, instant magique, je la regarde et sa tendresse me mouille les yeux ; alors, libérée,  la ronde des mots se déchaîne.

 

Dans la rue j’entends dire, c’est le PRINTEMPS aujourd’hui !

 

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 Comment ai-je pu l’oublier? La tête ailleurs remplie, de paysages d’hiver, je ne l’ai pas vu se faufiler dans les jardins.

 

Etonnée, je constate que les fleurs sont déjà sur les arbres, sur les parterres plantés avec goût, elles ont toutes revêtues leur robe aux couleurs fraiches.

 

Je suis troublée aujourd’hui par ces deux absences, j’ai l’habitude pourtant. Je n’ai qu’une idée en tête regagner ma Maison-Refuge, installée sur mon nuage. Je sens le spleen me gagner et derrière le gros chêne, je reprends mon échelle de soie, je l’installe et grimpe facilement là-haut. 

 

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Dans ma Maison en coton, sur mon grand cahier vert, j’écris une page de mon Journal, tous mes souhaits, du plus raisonnable au plus fou. Une main délicate a déposé un petit bouquet de primevères sur mon bureau,  j’ai rangé dans une boîte capitonnée mes secrets, ceux qui me font réfléchir, ceux qui étirent  mon regard pour voir au loin, si tu arrives, si elle est là, les secrets parfois si tristes et ceux porteurs de tant d’espoir, un peu trop…

Elle et toi, se pourrait être la solution pour un Bonheur particulier …

 

Voilà tout est copié sur le grand cahier et j’attends,  avec une petite sérénité, de voir l’effet de la surprise que je vous ai réservé ; comment allez-vous réagir, à votre retour, lorsque je vous présenterai l'un à l'autre, pour la première fois ?

 Et je souris, amusée, mon imagination visualise la scène, en avant-première !

 

 

 

Danielle DARMON

21 Mars 2014

 

Pour vous deux ! 

Avec toute mon affection 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
Ne pas se complaire dans la tristesse, ce n'est pas bon pour le moral<br /> <br /> <br /> <br /> Tu me fais penser à une époque où le romantisme était roi et je me souviens d 'Alfred de Musset qui écrivait je crois:" Sois sage oh ma douleur et tiens toi plus tranquille, tu réclamais le soir, il descend, le voici..<br /> <br /> Accroche toi au renouveau de la nature comme tu sais si bien le décrire et chasse ta mélancolie d'un coup de pinceau. Bisous..
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E
Après un si long et joli commentaire de Mary, je n'ai plus grand-chose à ajouter...<br /> <br /> Cette nostalgie si bien exprimée par ta belle écriture me rend un peu triste car elle reflète une fois de plus un mal être mitigé entre le réel et l'imaginaire...<br /> <br /> Rêverie ... Chagrin ... Imagination ... Mélancolie ... <br /> <br /> Que d'ingrédients pour faire une nouvelle poignante!!!
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M
Vous ressentez les choses si profondément Danidar que vous vous en rendez mélancolique, je le crains ! C est un travers du ressenti qui malheureusement entraine vers la depression. C est un fonctionnement qui vous permet d exprimer votre mal etre ou vos trop grandes joies. Un temperamment d artiste hypersensible ! Effectivement, cela donne de jolies choses par écrit. Mais je crains en permanence pour votre equilibre... <br /> <br /> Allons bon, maintenant j ai l impression de jouer les spy !<br /> <br /> En tout cas je lis vos nouvelles avec beaucoup de plaisir, même si je les trouve un trop teintées de tristesse et de regrets. <br /> <br /> Je vous envoie une pleine brassee de vent du large pour pousser le petit nuage sur lequel vous vous refugiez. Et voilà Danidar part en voyage dans ciel ! Elle va en voir des choses au dessus des toits de Paris. Je parie même qu elle vient de reperer l aristocrate dans le jardin du Luxembourg ou a la terrasse du cafe habituel...Tiens la muse a enfourché son balais de harry potter et elle brandit un eclair de poesie!<br /> <br /> et puis pour faire bonne mesure, voici le printemps en fleurs qui s avance petillant de couleurs, les jaunes, les blancs, les violets, mauves. Avez vous remarque que les couleurs changent avec les saisons... Regardez les avenues de paris bordees de paulowbias aux grappes mauves en chandelles, exactement a l inverse des grappes de glycine ! Deja les jonquilles et les narcis, les soucis et les escholtzias, les tulipes et plein d autre jolies fleurs vous crient: c est le printemps, secoue le grisaille de ton corps et de ta tête, fais peau neuve, il est temps.<br /> <br /> Alleluia, chantent les oiseau ! <br /> <br /> J espere que tout cela vous donne envie de planer tres haut au dessus des petites miseres quotidiennes et de respirer profondément pour vous oxygéner le cerveau. <br /> <br /> Milli pensées positives a vous qui vivez par le truchement du reve et de la poésie. <br /> <br /> Amities
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