MA RESIDENCE ALLERAY-LA QUINTINIE
Parc Georges Brassens
Je dois me rendre à l’évidence, j’habite dans une Résidence étonnante.
Non pas qu’elle ait l’allure d’un Château en pierre de taille, elle est modestement plantée sur un jardin verdoyant, qui attire les Résidents qui ont une âme de jardinier. Alors, discrètement, l’un plante un petit arbre, probablement inspiré par la chanson de Brassens « Auprès de mon arbre, je vivais heureux… », des roses protégées par le mur, jouent les coquettes pour les propriétaires qui ralentissent, flattent leurs pétales.
Cette habitation, la mienne, la vôtre, est située à Paris 15e. Pour moi elle faisait l’objet d’un rêve inaccessible. Je la voulais dans un quartier bien fréquenté, écoles à proximité, Lycée de bonne réputation, Universités aux débouchés certains, pour des enfants bien jeunes encore. Ce rêve se réalisa enfin, en 1971.
Le second souhait, j’en avais pas vraiment conscience en répliquant, « si on a pas assez d’argent pour acheter cet appartement qui me plait autant que la demeure d’un Prince, je travaillerai ! Je travaillerai !
Entretien détendu pour ne pas dire joyeux, dans un bureau du Ministère de l’Education Nationale ; vous allez vous plaire parmi nous, mais vous serez affectée à Jeunesse et Sports, près de la rue d’Alésia ; j’ai failli lui sauter au cou, c’était tout près de la maison.
Ce travail a scellé une nouvelle vie, pour moi.
J’étais contente d’avoir des jardins autour de mon habitation, récompenses pour enfants sages. Après eux, les petits enfants les ont apprécié , celui d’en face, pratique à la sortie des classes, pour engloutir son pain au chocolat, le Parc Georges Brassens, où raisonnent parfois quelques notes de guitare, le jardin du jet d’eau qui émerveille et fait couler des larmes, au moment du départ, « bonne nuit le jet d’eau , à demain, surtout n’oublie pas de te réveiller »..., et enfin le jardin du Luxembourg, majestueux avec ses statues, ses voiliers et son espace de jeux.
Aujourd’hui, c’est moi qui fréquente ces espaces verts, je me souviens de mes promenades, la tête dans les nuages, souvent le cœur gros, occupée à mes brouillons d’écritures, le téléphone s’anime, je laisse tomber mes feuilles sur l’allée de gravier…
Naturellement, vous vous posez peut être la question, pourquoi parler de cette Résidence? Je souhaite simplement vous dire, elle a un attrait surprenant à mes yeux ; elle est habitée par des personnes chaleureuses, attentionnées, petit mot gentil dans la boîte aux lettres, elles partagent leur savoir quand on est un peu perdue lors d’un chagrin ou d’un souci…
Notre célèbre Conteuse, bien connue de notre escalier, s’avise, parfois, à répondre sur mon Blog, pour un texte qui lui sourit ; et nous voilà, chacune à notre étage, sous le même ciel étoilé, à écrire en nocturne, sur notre « Arbre de Vie ».
Chaque passage dans l’ascenseur se solde par une gentillesse, « appelez moi si vous avez besoin de quoi que ce soit »
Education, toi qui te perd, je te retrouve ici, compagne des jours difficiles, tu réapparais et ton comportement est un baume pour moi, un peu trop sensible à un sourire, une amabilité, une générosité. Et bien, je peux dire aujourd’hui, ce lieu abrite des Hommes et des Femmes d’un autre temps, plus simplement ils sont « des valeurs humaines ».
La personne qui m’impressionne le plus, vous la connaissez tous, à coup sur vous l’avez sollicitée pour un horaire, un livre formidable, un résumé, des vacances littéraires. Elle répond toujours à mes demandes, missives du temps passé... avec tous mes remerciements.
Malgré tout, il faut en convenir, tout n’a pas été rose dans la rue qui borde nos habitations. Croyez-moi, j’ai espéré, attendu, et j’ai fini par renoncer à mon ambition que je jugeai bien raisonnable. Cette rue, où nous passons presque tous les jours, fut le théâtre d’une déconvenue, un désenchantement, j’ai eu du mal à m’en remettre.
Pour me comprendre, si vous n’êtes pas trop émotifs,
lisez le texte
« CONSULTATION DES PARISIENS »
Histoire vraie.
Bonne lecture
Paris le 14 Octobre 2015
DANIDAR